A combien de crédits consommation peut-on souscrire ?

A début 2023, les crédits à la consommation représentent un encours de plus de 200 milliards d’euros en France.

Ils sont largement plébiscités par les Français pour concrétiser leurs projets de vie au quotidien. Mais peut-on contracter un nouveau crédit consommation à chaque nouveau projet ? On vous répond.

Quels sont les différents crédits consommation ?

Il pourrait sembler étrange de vouloir souscrire plusieurs crédits consommation dans le même temps. Pourtant, le crédit consommation représente une catégorie générique qui regroupe deux grandes familles de crédits pour satisfaire tous les projets des particuliers : les crédits affectés et les crédits non affectés, autre que les crédits immobiliers et les crédits professionnels.

  • Le crédit affecté doit être intégralement dédié à l’achat d’un bien déterminé au moment de la souscription du contrat. Par exemple, il pourra s’agir d’un crédit auto, qui financera l’achat du véhicule, et éventuellement le coût de la carte grise et des quelques petits frais annexes. Il pourra également s’agir d’un crédit travaux pour financer une extension, une rénovation, un aménagement. Quoi qu’il en soit, la délivrance des fonds et le taux appliqué au crédit seront conditionnés à la présentation de devis, bons de commande ou factures;
  • Le crédit non affecté laisse en revanche la possibilité à l’emprunteur d’utiliser la somme empruntée comme il l’entend, pour un achat, une prestation de service, ou tout projet quel qu’il soit. Il n’aura pas à justifier à l’organisme prêteur la destination des fonds, ni à présenter une quelconque preuve de paiement. Il s’agira notamment du prêt personnel, ou encore du crédit renouvelable, non affectés par définition.

Le crédit consommation peut représenter un montant allant de 200 à 75 000 €, somme qui sera remboursée progressivement par mensualités sur une période donnée, et selon un taux d’intérêts fixé au moment de la signature du prêt. Un particulier peut émettre une demande de crédit consommation auprès de deux types d’organismes :

  • Les établissements bancaires, qui regroupent les banques coopératives (Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Banque Populaire (fusionnées en BPCE), Crédit mutuel, etc.), les banques commerciales (BNP Paribas, Société Générale, LCL, HSBC, etc.), et les banques publiques (Banque Postale, Caisse des Dépôts, Crédits Municipaux);
  • Les organismes de crédits à la consommation : Cetelem, Cofidis, Cofinoga, Franfinance, Younited Credit, Sofinco, etc. Ils sont désormais largement connus et reconnus.

A combien de crédits consommation un emprunteur peut-il souscrire ?

Soyons clairs : il n’existe aucune règle légale qui indique ou impose une limite du nombre de crédits à la consommation souscrits en cours par un même emprunteur. Il peut donc vouloir financer de nouveaux projets, et soumettre à chaque fois une nouvelle demande de crédit consommation, affecté ou non, qui se cumule aux autres déjà souscrits. Toutefois, cette affirmation reste à nuancer.

Disons, pour être plus explicites, que si ce n’est pas le Code de la consommation qui limite le nombre de crédits souscrits, les organismes prêteurs s’en chargent bien volontiers en revanche. Pourquoi ? Parce que la somme des crédits cumulés représente un pourcentage qui impute les revenus disponibles. En d’autres termes, le pourcentage des crédits cumulés ne doit pas dépasser le taux maximal d’endettement autorisé par les organismes prêteurs, soit un maximum de 35 % des revenus.

En fonction de ce taux maximal d’endettement, une capacité d’emprunt sera définie pour chaque emprunteur. Elle correspond à la somme d’argent potentielle qu’un particulier peut emprunter au regard d’une banque. Pour l’estimer, les éléments suivants devront être pris en compte :

  • Le montant total des revenus nets de l’emprunteur : salaires, revenus locatifs, pensions, etc.;
  • L’ensemble des dépenses liées aux charges fixes : loyer, pension alimentaire, mensualités de crédits, etc.;
  • Le montant d’un apport personnel éventuel.

Grâce à ces éléments, la capacité d’emprunt se calcule en pourcentage de la façon suivante : (coût des charges fixes / montant total des revenus) x 100.

Gare à l’endettement qui guette

L’endettement, voire le surendettement, ne sont jamais bien loin malheureusement, et l’accumulation de crédits correspond parfaitement au mode d’entrée dans cette spirale infernale aux conséquences dramatiques. En effet, dès lors qu’un premier retard de paiement apparaît, la banque va relancer l’emprunteur, lui appliquer des agios, puis le mettre en demeure de payer. Sans paiement sous 30 jours après cette mise en demeure, le fichage à la Banque de France intervient au FICP (Fichier des incidents sur les crédits aux particuliers). Ce fichage peut avoir des conséquences parfois assez lourdes. La banque prêteuse peut alors supprimer le découvert autorisé, appliquer des frais plus importants encore en cas de retard de paiement, interdire l’emprunteur de chéquier, réduire ses plafonds de paiement par carte bancaire, etc.

Ne négligeons pas également les conséquences psychologiques de l’endettement. C’est un sentiment d’échec et d’engrenage entraînant bien souvent des conséquences sur la vie de famille, sur la vie de couple, sur la vie professionnelle, par l’anxiété générée des tracas financiers. Attention donc à l’accumulation des crédits, et aux conséquences d’une mauvaise gestion.

Nouvelle demande de crédit consommation refusée : comment faire ?

Dans le cas d’une demande de crédit consommation refusée par un ou plusieurs organismes bancaires, il faut dans ce cas reprendre son dossier, étudier les points de blocage, et envisager quelques aménagements ou solutions alternatives :

  • Réadapter sa demande de prêt : Après avoir ciblé la raison pour laquelle l’organisme prêteur ne souhaite pas s’engager, il sera bon de réétudier sa demande. Par exemple, dans le cas d’un emprunt à deux, il est possible de n’assurer que l’emprunteur de moins de 50 ans, ou ne présentant aucune pathologie, à 100 %, et 0 % sur l’emprunteur plus âgé. Il est également possible de réduire le montant à emprunter, en augmentant son apport personnel, ou en révisant son projet d’acquisition ou de construction;
  • Solliciter des organismes de crédit : Les organismes bancaires sont classiquement plus exigeants en termes de garantie apportées par l’emprunteur pour accorder un nouveau prêt. S’il estime que le risque de non-honorabilité des échéances est trop élevé, il pourra parfaitement refuser de faire une offre de crédit. En revanche, les organismes de crédit sont généralement bien plus conciliants, mais non sans conditions. Si le profil de l’emprunteur semble trop à risque, les organismes de crédit proposeront plus facilement de financer le prêt, tout en augmentant la cotisation d’assurance, en augmentant le taux d’intérêt du prêt, et en imposant certaines conditions pas vraiment favorables à l’emprunteur. Mais c’est un moyen de financer son projet, tout en étant bien conscient qu’il faudra honorer son crédit, quel que soit le type d’organisme prêteur;
  • Solliciter l’aide de professionnels : Le courtier a pour mission de faire contracter à son client l’offre correspondant parfaitement à son besoin, dans le respect de son budget maximal, autrement dit au meilleur rapport qualité/prix. Il dispose d’un réseau d’organismes prêteurs et d’assureurs suffisamment large et diversifié pour satisfaire son client. Dans le cas d’un refus de prêt, parce que le dossier de demande de prêt présente des risques jugés trop élevés, seul le courtier expert sera en mesure de faire jouer la concurrence pour décrocher une offre de crédit;
  • Envisager un prêt aidé : Si un crédit classique n’est pas envisageable, il sera possible de se tourner vers des prêts aidés. Selon le besoin et la situation, l’emprunteur pourra peut-être prétendre à l’éco prêt à taux zéro accordé par les banques ayant signé une convention avec l’Etat, sans intérêts, ni conditions de ressources, pour financer des travaux d’économie d’énergie. Il pourra peut-être également prétendre au prêt conventionné, ou encore au crédit renouvelable, qui est un crédit à la consommation qui permet d’avoir à disposition une somme d’argent que l’emprunteur peut décider d’utiliser en toute liberté. La somme d’argent est réutilisable au fur et à mesure de son remboursement pour financer des achats non prédéfinis.

Le rachat de crédit : la solution idéale pour concrétiser un nouveau projet

Au fil du temps, des aléas professionnels et personnels, des évolutions de vie familiale, des évolutions conjoncturelles également, notamment celles de l’inflation ou de l’incertitude professionnelle, les finances peuvent vivre des coups durs parfois, et peiner à se remettre à flot pour continuer à honorer sans encombre les engagements financiers pris. Le rachat de crédit est l’option à saisir dans ce type de situation.

Son principe consiste à fusionner plusieurs crédits en un seul, pour étaler le prêt unique dans la durée, et ainsi abaisser les mensualités. Il peut regrouper divers types de crédits, consommation, mais aussi immobiliers, et des dettes diverses (compte courant débiteur, découverts bancaires, retards d’impôt, retards de loyers, dettes familiales, mensualités de crédit en retard, éventuels frais de remboursement anticipés, etc.), hors dettes de jeux et dettes liées à des activités illégales.

En clair, le rachat de crédit permet :

  • Une gestion facilitée, par une seule mensualité prélevée par un organisme prêteur unique;
  • Un taux d’intérêt unique, généralement plus intéressant;
  • Une durée de remboursement réajustée;
  • Des mensualités révisées à la baisse;
  • Une seule assurance emprunteur, puisqu’un seul prêt;
  • La possibilité de financer un nouveau projet.

Si les organismes prêteurs refusent une nouvelle demande de crédit, c’est que le taux maximal d’endettement est probablement quasiment atteint, et donc que la capacité d’emprunt est trop faible pour satisfaire la demande de l’emprunteur. Si le rachat de crédit permet d’abaisser la mensualité, il fait toutefois suite à une difficulté rencontrée à honorer ses diverses mensualités sans impacter le reste à vivre nécessaire. Aussi, faire racheter ses crédits pour souscrire un nouveau crédit est parfaitement possible, mais doit se penser, se réfléchir, se raisonner en pleine conscience des difficultés déjà rencontrées, en parfaite lucidité vis-à-vis de l’expérience passée et du risque d’aléa que l’on peut rencontrer sur la durée de remboursement.